J'ai découvert ce matin avec bonheur, dans les colonnes de LLB un billet d'humeur tout à fait remarquable signé par Béa ERCOLINI, consultante en stratégie.
Elle plaide pour une formation des fonctionnaires du SPF Finances destinée à assister les PME.
Cela fait 25 ans que je pense comme elle, et l'ai exprimé à plusieurs reprises dans divers articles.
Cet appel à la compréhension des PME et des indépendants est plus que jamais vital.
Il serait souhaitable que les agents chargés de la mission parfaitement respectable de vérification des situations fiscales des entreprises et de leurs dirigeants, essaient de faire l’effort minimal de comprendre la vie et les difficultés des entrepreneurs.
C’est rarement le cas hélas et les demandes ubuesques formulées ou les clichés véhiculés par certains agents du fisc attestent de cette incompréhension manifeste . Et souvent la demande musclée arrive à un moment où l'indépendant est débordé ou est au bout du rouleau.
A nouveau je me refuse à toute généralisation, ayant côtoyé de remarquables inspecteurs faisant preuve d'un réel professionnalisme.
Mais il semble que deux mondes parallèles coexistent : celui de l’entreprise préoccupée avant tout par sa pérennité, voire sa survie, face à une concurrence souvent féroce et celui de l’administration fiscale, service public indispensable mais déconnecté de cette réalité économique et peu attentif aux préoccupations des entrepreneurs.
Sans nier l’importance des missions de contrôle dévolues aux fonctionnaires, j’ai toujours plaidé pour que le SPF Finances impose – ou à tout le moins propose- à ses taxateurs un stage en entreprise, ne fut-ce que durant deux ou trois mois.
Tout simplement, pour comprendre et ressentir le vécu de ces milliers d’entrepreneurs qui doivent gérer au quotidien tant de contraintes administratives, commerciales, financières et humaines.
Bien des incompréhensions et des malentendus pourraient être levés si cette expérience était réalisée. D’ailleurs un taxateur qui consacre ses journées à contrôler des entreprises ne doit-il pas avant tout les connaitre ?
Est-ce si irréaliste d’imaginer une telle démarche de la part de l’administration ?
Deux mondes qui s’affrontent sont-ils plus utiles que deux mondes qui se respectent et se comprennent. Sans angélisme bien entendu. La fraude ne disparaitra pas.
Mais grâce à une nouvelle vision des choses, certaines pratiques telles que celles que nous dénonçons aujourd’hui, se révèleraient moins nombreuses.
Tout le monde sortirait gagnant d’une approche plus horizontale que verticale des relations entre agents taxateurs et contribuables .
Utopie ? Sans doute ...